Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de M. de Saint-Nicolas à M. de Blanchefort, 13 août, sans date]

  • [Lettre de M. de Saint-Nicolas à M. de Blanchefort, 13 août, sans date]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
337
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de M. de Saint-Nicolas à M. de Blanchefort, 13 août, sans date]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
   
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Monsieur,

L'honneur de vostre souvenir m'est si cher que je suis ravi lorsque j'en reçois de nouveaux tesmoignages et que j'apprens en mesme temps que vous avés recouvré vostre santé après quatre mois de maladie. Je vous asseure, Monsieur, que je ressens la joie que m'a donné la nouvelle de vostre guérison autant qu'homme du monde faisant très particulière profession de vous honorer comme la bonté m'y oblige. Je vous puis asseurer que monseigneur a esté ravi d'apprendre de vos nouvelles, et qu'il m'a dict souvent qu'il estoit fasché que vous ne le veniés pas voir. Il peut donc attendre présentement cest honneur puisque vous vous portés bien. Nous avons ici de quoi occuper vos oiseaus et vous divertir. Si monsieur de Sufferte se pouvoit desbaucher, nous serions bien heureux de vous posséder tous deux à la fois. Devant finir ma lettre, il faut vous faire part de nos adventures et vous dire que le marquis de Praslain sur ce qu'on lui avoit dict que monseigneur l'archevêque levoit des gens de guerre pour les princes lui a escrit la plus plaisante lettre du monde, à laquelle il n'a point eu de response, si ce n'est qu'il se mocquoit de lui, et qu'il n'oseroit rien rien entreprendre contre lui ni persone de la province. Cela a esté dict de vive voix à son gentilhomme. La teneur de la lettre dudit marquis estoit qu'aiant sceu qu'il levoit, toute la noblesse s'estoit résolue de l'obliger de quitter le païs et qu'il le prioit de lui donner sa parole qu'il viveroit chés lui sans se mesler de rien ou qu'autrement [il seroit] contraint lui mesme de l'en chasser . Le mespris que le seigneur a fait de la lettre l'a fort irrité de se voir tourner ainsi en ridicule, et a envoié à la cour pour avoir des ordres contre monseigneur, ce qu'il ne peu obtenir, et quand il l'y auroit, il ne seroit guière en estat de les exécuter, ne trouvant personne dans le païs qui donne dans son sentiment. On nous mande de Paris que le cardinal s'en va, et que le roi a mandé toute sa maison pour l'escorter, on ne dict pas en quel lieu. Dieu le veuille conduire en quelque païs dont il ne revienne jamais. On adjouste à cette nouvelle la [mort] de monseigneur le duc de Valois, mais incertaine. Voilà ce que je puis avoir l'honneur de vous escrire à la haste après vous avoir asseuré que personne n'est tant que moi, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur.

B. de Saint-Nicolas,
Brinon, 13 aoust

Vous agréerés que je remercie ici madame de Blanchefort de l'honneur de son souvenir et que je l'asseure de mes très humbles services.

[Monsieur de Blanchefort, à Anois.
Depuis avoir escrit, j'ai recouvré une [...] de la lettre de M. le marquis de Praslain que je vous envoie]

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