Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Michel Le Peletier, évêque d'Angers, à Gaignières, 15 janvier 1696]

  • [Lettre de Michel Le Peletier, évêque d'Angers, à Gaignières, 15 janvier 1696]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
30
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Michel Le Peletier, évêque d'Angers, à Gaignières, 15 janvier 1696]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Édifice traité
Objet traité
Diocèse traité
Angers
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
15 janvier 1696

Monsieur,
Ayant toujours dans l’esprit les heureux moments que nous avons passé ensemble l’année passée, je ne puis laisser advancer celle sy davantage sans vous la souhaiter très heureuse et suivie de plusieurs autres. Je n’aurois pas mesme tardé jusqu’icy à vous demender de vos chères nouvelles sans le travail continuel où nous avons esté depuis vostre despart, tant à nos visites de la campagne qu’à l’imposition des dons gratuits et de la subvention qui nous occupent sans relasche d’une manière comme vous pouvés juger fort désagréable, estant obligé d’imposer cette année cy sur ce diocèse cinq ou six fois plus qu’il n’avoit accoutumé de porter. La part que vous avés prise à l’élévation de monseigneur de Paris et à la promotion de monsieur son frère à Chaalons Quelle joye pour tous les gens qui s’intéressent un peu au bien de l’Esglise de voire en place de tels prélats. J’espère que l’Esglise de France va donner l’exemple à toutte la chrestienté. Les soins que vous avés mis aux desseins de nostre bastiments et les bons advis que vous nous avés doné sur cet article me donnent la hardiesse de vous en rendre compte. Je suis persuadé que par la bonté que vous avés pour moy vous auriés un véritable plaisir de le voire en l’estat qu’il est et encor plus de le voire achevé comme j’espère qu’il le sera bientost, la douceur du temps qu’il fait à présent nous permettant d’advancer les dedans. Nous avons esté obligés en bâtissant de changer nos desseins; que je vous ay regreté souvent dans ces moments! Je n'ay fait sur le retours qu’un grand cabinet de cinq toises de long et n’ay point fait là ma bibliotèque, cela auroit rendu ma cour et le reste de la maison trop triste. Au dessus de mon grand appartement, que vous connoissés et que j’ay fait conforme à vos advis, à la bibliotèque près, je me suis fait un second apartement pour moy que j’habiteray je crois le plus souvent, du moins pour la nuit, les matins et le reste du temps que je ne doneray pas mes audiences, lequel second apartement aura quatorze pieds d’élévation comme mon grand d’embas (sic) et sera composé d’une antichambre, d’une chambre à coucher accompagnée d'une grande garde-robe, et outre cela une bibliotèque magnifique qui aura onzes toises de long sur dix huit pieds de large, touttes sur trois pièces et surtout ma chambre à coucher et ma bibliotèque ayant la mesme veue que celle de feu monsieur d’Angers quoy qu’elles soient un estage plus bas. Nostre grande sale est magnifique à présent, belle et claire, j’en ay agrandi les croisées très considérablement sans presque de despense, ayant trouvé plusieurs cintres l’un sur l’autre qui m’ont facilité ses ses ouvertures sans nuire à la solidité. Quoy, ne puis-je plus espérer de vous posséder icy et de vous loger dans cette maison qui vous a parue si affreuse et que vous ne reconoisteriés pas ? Pour rendre ma cour carée qui, comme vous sçavés, estoit trop longue pour sa largeur, j’ay faict un balcon à descouvert qui prend depuis ma grande sale jusqu’à mon cabinet. Cela m’esgaye mon apartement d’en bas, destinant d’y metre dessus des pots de fleurs pour suppléer à mon manque de jardin, cela m’oste la senteur du fumier et me cache la porte de l’escurie qui sera dans l’enfoncement de ce balcon qui sera voulté et au dessus duquel j’auray trois remises en arcades bien propres, au dessus desquelles arcades, sur une petite rampe de fer à hauteur d’apuy pour terminer ce balcon sur lequel l’on pourra se promener, ayant près de quatre toises de profondeur sur près de cinq de largeur. Les croisées de ma grande chambre d’audience de ma chambre à coucher d’embas (sic) et une de mon cabinet et une de la grande sale seront portes croisées pour entrer sur ce balcon. Au bout de mon grand cabinet qui est en retours, j’ay faict deux portes croisées par lesquelles je vay par dessus le mur de clôture et par dessus la grande porte d’entrée gagner mon petit jardin proche l’esglise, ménageant sur ce mur un petit passage de six pieds de large bordé des deux costés d’une rampe de fer à hauteur d’apuis. Si nous ne pouvons espérer de vous posséder cette année, du moins vous nous permetrés de vous porter nos plans au moys d’aoust prochain pour que vous nous doniés vos advis dessus avant que nous occupions ce logement. Je croyois avoir fait une trouvaille d’un parquet fait pour Chambor, mais il avoit esté enlevé peu de temps auparavant quasi pour rien. Il nous en fault quarante neuf et cinquante toises. Vostre homme en auroit-il de [veiné] fait et pouriés vous nous ayder pour cet article ? Voilà, mon cher Monsieur, vous bien ennuyer par letre après l’avoir déjà tant fait ici, mais vous sçavés ce que c’est qu’un bâtisseur. Je ne me souviens plus comment vous m’avés conseillé de faire peindre les quadres des portraits de mes prédécesseurs que je veux faire avoir en grand de hauteur humaine et commment aussi vous m’avés conseillé de peindre touts mes planchers, si c’est tout en blanc. Je suis plus que je ne puis vous l’exprimer et avec tout l’attachement et le respect possible, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur,
Michel, évêque d’Angers
A Angers ce 15 janvier de l’an 1696
Remarques
Michel Le Peletier, évêque d'Angers, évoque ici les travaux qu'il effectue au palais épiscopal (Palais du Tau) d'Angers. Il mentionne le passage de Gaignières chez lui l'année précédente.

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