Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 22 mai 1686]

  • [Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 22 mai 1686]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

  • [Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 22 mai 1686]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

  • [Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 22 mai 1686]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

  • [Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 22 mai 1686]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

  • [Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 22 mai 1686]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

Cote ou no d'inventaire
Folio
212
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 22 mai 1686]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
A Fontevrauld, le 22e de mai 1686,

Je fais mes compliments à Mme de La Fayette sur vostre départ de Paris et je crois, Monsieur, qu'il faut vous en faire aussi de l'avoir quittée. C'est apparemment la seule chose que vous ayés regrettée véritablement. Le reste du monde est un spectacle que vous venés voir de temps en temps pour n'en pas perdre tout à fait l'idée, et peut-estre aussi pour en tirer quelqu'instruction. Je suis bien fâchée que Mme de Montespan n'ait passé devant vos yeux que de cette sorte et que vous n'aïés point veu du tout Mme de Tianges. Je ne menquerois pas de faire savoir à la première que vous m'avés mendé de la beauté des deux petits princes et de la sienne. Je suis certaine que cela lui faira un très grand plaisir. En vérité je ne me console point, Monsieur, qu'estant vous et moi destinés à passer nostre vie en province, celles que nous habitons sont sy éloignés (sic) l'une de l'autre. C'est un vrai malheur pour moi et je compte sy fort sur vostre amitié que je crois que c'en est aussi un pour vous. Cependant c'est moi qui suis le plus à pleindre car je n'ai rien dans tout mon voisinage qui m'accommode tant soit peu et dans le vostre vous trouvés d'anciens amis et beaucoup de gents capables de société. Je ne vous pleins pas cette consolation, au contraire je suis ravie que vous l'aïés mais j'avoue que je voudrois fort en avoir une pareille. Je me fais quelquefois pitié là-dessus et je crois que je dois en parler et y penser le moins qu'il m'est possible. Les personnes d'icy dont vous vous souvenés apprennent toujours de vos nouvelles avec bien de la joie et me chargent, Monsieur, de vous faire mille compliments de leur part. La santé de Mme de Belin est presque toujours en mauvais estat et celle de ma soeur de L'Hospital est aussi très fragille. Je vous en souhaitte, Monsieur, une parfaite. C'est le fondement de tout le bonheur qu'on peut espérer en cette vie. Je vous supplie de croire que je ne chengerai jamais pour vous et que je serois très affligée sy je soupçonnois jamais la moindre diminution dans l'amitié que vous me témoignés depuis sy longtemps. Je fais, s'il vous plaist, mes compliments à madame vostre femme,

L'abbesse de Fontevrauld

[Normandie, à Monsieur, Monsieur de Segrais à Caen]



Afficher