Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Jean-Baptiste Pradillon à Gaignières, le 20 avril 1688]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
86
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Jean-Baptiste Pradillon à Gaignières, le 20 avril 1688]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
1688
Tulle (19/Corrèze)  
Destinataire du document (courrier)
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
A Tulle, le 20 avril 1688
Il y a longtemps, Monsieur, que je suis hors du commerce du monde, et c’est ce qui m’a empesché de répondre à la lettre que vous me fites l’honeur de m’escrire le 23 janvier. Voicy mes occupations: à la fin du mois de janvier estant à Limoges, je fus appellé en diligence pour assister un seul [frère] que j'avois dans une maladie extrême qui l’emporta au commencement de février. La fatigue et le chagrain me causèrent ensuite une attaque de goutes qui me [tint] au lict quelque temps. Après cela, il fallut travailler à plusieurs affaires domestiques. Je me rendis icy dans la quatriesme semaine de Caresme, d’où j’ay esté passer huict jours à Pompadour. Mais avant de passer outre [et] vous rendre compte de ma vie, vous trouverés bon, Monsieur, que je vous tesmoigne la part que je prens à la perte que vous venés de faire de votre illustre princesse, et le désir que j’ay qu’elle vous ait donné des marques de son souvenir et de sa reconnessance. Vous avés la bonté de me mander quelle sera maintenant votre adresse pour les lettres et si vous voulés me faire la grâce de m’en donner des votres, vous pouvés envoyer icy celles qui partiront de Paris le samedy 1er de may, mais après ce jour il faut, s’il vous plaist, addresser tout à Toulouse, car je partiray avant le 10 de may pour m’y rendre, c’est à dire à Feuillens qui est dans son voisinage, et c’est la mesme addresse.
Je n’ay pas trouvé à Pompadour ce que j’avois cru y trouver. Il n’y a rien de l’ancien Lastours, ni de l’ancien Pompadour [avant] les Hélies, peu de choses des Hélies. Il est vray que madame d’Hautefort a avec elle à Paris tous les testaments et mariages de ses autheurs de 18 ou vingt générations et nous les p[ourrons] voir avec le temps. Il n’y aussi rien de l’ancien Combort, et généralement tous les plus anciens titres du thrésor de Pompadour ne vont pas au dessus du douziesme siècle. Je crois pourtant [que] ce que j’en ay tiré, et de Glandier aussi, nous pourrons aller retrouver les Comborts de Godefroy de Vigeoix. J’espère que les extraits se trouveront faits de la manière que vous avés prescrite. J’emporte pourtant de Pompadour près de soixante d’escriture d’un papier commun trois doits plus long que celuy de cette lettre.
Il y a longtemps que monsieur de Beaupré doit vous avoir rendu [une] visite et communiqué les titres qu’il se vantoit d’avoir. Je souhaite que vous en soyés content, il ne m'en a point escrit.
J’ay vu monsieur de la Bastide en queste pour des jettons [d’A...] il m’en monstra quelques uns et me promit de vous en envoyer la desription.
J’emporte dans ma solitude ce que j’ay ramassé avec les [escrits] du sieur Bandel et du père Aurel, comme j’auray du loisir, [j'en] tireray plusieurs choses pour les mettre de suite et d’ordre, sans préjudice d’emporter tout à Paris au retour afin que [vous] en profitiés à votre manière. Cependant je vous envoyeray par avance l’extrait de ce que vous souhaiterés et je commence[ray] par Combort.
Il faut que Blanchefort soit issu de Comborts, il faut qu’il y [ait] plus de 400 ans car j’ay des mémoires aussy anciens que cela de Blanchefort comme maison séparée. Il est vray qu’hier, relisant l’extrait du chartulaire (sic) d’Uzerche, je remarquay l’article [suivant], que vous serés pas fasché d’avoir, si vous ne l’avés pas desjà : [...] tempore quo rex Ludovicus contraxerat matrimonium cum filie Wilielmi comitis pictaviensis et hac occasione totam Aquitaniam occupabat.. Gerardo episcopo lemovicensi, Archambaldus, [vicecomes] de Combornio, castrum de Blanchafort in terra Sancti Pietri Uzerchi construebat.
Je n’ay point eû le temps de faire l’extrait des seaux de Glandiers, cela se faira dans le repos de la solitude. Je n’ay point reçû de lettre où vous m’avés marqué que le P. avoit esté informé du petit mémoire mis dans votre tirouer, il me suffit de l’avoir appris par votre lettre du 23 janvier dans celle que vous m’aurés escrit auparavant vous disiés qu’on n’avoit pu luy parler à cause de sa maladie. Je serois fasché qu’il y eust aucune lettre de perdue.
La nouvelle que la galette avoit mis de D. Jean de Saint-Laurens est une pure imagination, il y a deux bonnes années qu’il est en toute liberté et dans la maison comme les autres, je suis toujours et de tout mon coeur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Jean-Baptiste Pradilhon

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