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[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Gaignières, 28 septembre 1703]
Transcription
A Fontevrauld, 28 septembre 1703
J'ai toujours compté, Monsieur, que vous aviés la bonté de vous intéresser à la bonne fortune de Mme de Lesdiguière, et je n'estois point surprise de ne point recevoir de vos lettres là-dessus parce que je sçavois que vous estiés incommodé. Je me flatte que vostre santé est meilleure présentement. Conservés-la, Monsieur, et comptés s'il vous plaist qu'entre le grand nombre de gents qui s'y intéressent, personne ne connoist mieux que moi combien on est heureux de pouvoir compter sur vostre amitié. Vous voulés bien, Monsieur, que je m'en flatte, et vous me faites aussi je croy la justice d'estre persuadé qu'on ne peut vous honnorer ni vous estimer plus sincèrement que je fais. M. de Larroque veut absolument nous quitter au premier jour. Il y a près d'un mois que je le retiens malgré lui. Je croy, Monsieur, que vous avés esté bien aise d'apprendre par ma soeur elle mesme combien elle gouste son esprit et ses manières et le désir qu'elle auroit de lui rendre quelque service convenable à son humeur. Je me garde bien de lui faire aucun semblant de ce projet auquel mesme vous voyés qu'il se rencontre des obstacles qui pouront bien le rendre inutile. C'est un malheur que je crains, et qui m'affligeroit fort. Assurément, vous ne doutés pas que je n'aye appris avec douleur la mort de M. de Beaumanoir.
M.M. Gabrielle de Rochechouart, abbesse de Fontevrauld
[Monsieur de Gaignières, près les Incurables, fauxbourg Saint-Germain, à Paris]