Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 4 juillet 1681]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
201
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 4 juillet 1681]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
A Fontevrauld le 4e de juillet 1681,

J'ay en vérité, Monsieur, une joie sensible de recevoir de vos nouvelles. J'avois apris en partant que vous deviez arriver bientost à Paris, et je m'estois desjà pleinte d'avoir demeuré deux ans presqu'inutillement pour vous et d'en sortir précisément dans le temps que vous y reveniez. Je ne pouvois plus rien désirer là-dessus que de vous voir faire des réflexions pareilles aux miennes et c'est ce que j'ai sujet de juger par vostre lettre. Je suis fort faschée que vostre séjour dans Paris doive finir si tost. Il me semble que sans y estre je ne baillerai pas de vous perdre quand vous en sortirez puisqu'il n'y a que de ce lieu-là que vous me donniez des marques de vostre souvenir. Cependant, Monsieur, j'en mériterois toujours par l'estime, le goust et l'amitié très sincère que je conserve et que j'aurai pour vous toute ma vie, c'est sur quoi vous devez compter très assurément et dont je voudrois bien que vous puissiez faire quelqu'usage. Vous me faite un grand plaisir de me respondre que Mme de La Fayette a de l'amitié pour moi. J'ai trouvé en elle toutes les grandes et bonnes qualités que vous m'aviez dittes et dans tout le temps que j'ai pu l'avoir, j'ai joui de sa conversation comme d'une des choses du monde la plus délicieuse. Présentement que je suis esloignée, les lettres lettres tiennent le mesme rang entre les seules joies qui me restent qui sont en petit nombre j'en attens avec impatience sur la mort de Mme de Fontenge. Je m'assure que Mme de La Fayette sçaura des particularités que les autres gents ne m'apprendroient pas et que les réflexions qu'elle aura faites sur cet événement seront aussi meilleures que tout ce qui me pourroit venir d'ailleurs. Aiez la bonté de lui faire mes compliments et apportez moi encore de vos nouvelles avant que de vous renfoncer dans vostre province.
Remarques
L'homme de lettres Jean Regnault de Segrais est l'auteur notamment des Nouvelles françaises (dont un exemplaire se trouvait d'ailleurs dans la bibliothèque de Gaignières). Proche de la Grande Mademoiselle, il entra ensuite au service de Marie-Madeleine de La Fayette et en devint le secrétaire en 1670. Il en édita d'ailleurs les premiers romans sous son nom. L'abbesse de Fontevraud, par ailleurs sœur cadette de Mme de Montespan, évoque dans cette lettre la mort de la jeune maîtresse de Louis XIV, Marie-Angélique de Fontanges, survenue le 28 juin 1681, soit une semaine avant l'écriture de cette lettre. On ne sait comment Gaignières est entré en possession des quelques lettres adressées par l'abbesse de Fontevraud à Regnault de Segrais. Peut-être celui-ci les lui a-t-il offertes, connaissant l'amitié qui liait Gaignières à l'abbesse.

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