Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 31 janvier 1699]

  • [Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 31 janvier 1699]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
225
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 31 janvier 1699]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
A Fontevrauld, 31 janvier 1699,

Il faut toujours que ce soit moi qui rompe le silence. Cela me fait craindre, Monsieur, de n'avoir plus guères de part en votre souvenir. Je ne veux pas laisser passer ce premier mois de l'année sans vous la souhaiter heureuse et vous assurer que mes sentiments pour vous sont toujours les mesmes. Je vous demande de vos nouvelles et de celles de madame vostre femme à qui je fais, s'il vous plaist, mille compliments. Je compte que vostre vie à l'un et à l'autre continue à estre aussi douce et aussi heureuse qu'elle l'est depuis plusieurs années, et je désire de tout mon coeur qu'elle se soutienne encore longtemps de la mesme sorte. La mienne est toujours meslée des agitations que ma charge ne peut menquer de produire, mais elle a aussi ses douceurs. Il me paroit que toutes les personnes avec qui j'ai à vivre ont de l'amitié pour moi. J'ai la compagnie de ma soeur, au moins la moitié de l'année et cela en attire encore d'autres qui peuplent assés ce désert pour lui oster la tristesse que pourroit causer une solitude trop grande et trop continuelle. Ma soeur a amené le ce voïage cy vostre confrère l'abbé Genest qui a, comme vous savés, un excellent esprit et qui est d'un commerce très doux et très agréable. C'est une compagnie dont je m'accomode fort et que j'ai de temps en temps (c'est-à-dire touts les deux ou trois ans et quelquefois moins). Je ne vous parle point des autres gents qui nous rendent visite parce que je ne crois pas qu'ils soient de vostre connoissance. Mme de Thianges, que vous avez veue sous le nom de Mlle de Bréval, est ici avec son mari, mais ce sera pour peu de jours. Ils reviennent des terres de Bretagne que mon neveu a héritées de sa première femme. Vous voyés, Monsieur, que quand je me mets à vous entretenir, je vous rens comte de tout ce qui me regarde, c'est une marque que je me flatte toujours de ne vous estre pas indifférente. Je serois bien faschée de me tromper là-dessus et vous me feriés une grande injustice. Est-il possible que vos Géorgiques ne soient pas encore imprimées ou qu'elles le soient sans que vous ayés eu la bonté de m'en faire part? Je vous supplie de me mender ce qui en est et supposé que vous m'ussiés oubliée dans la distribution des exemplaires, de vouloir bien réparer cette faute le plutost qu'il sera possible.


M.M. Gabrielle de Rochechouart, abbesse de Fontevrauld
Remarques
La traduction des Géorgiques de Virgile par Jean Regnault de Segrais parut de manière posthume en 1711.

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