Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Louis Bernin de Valentinay, marquis d'Ussé, à Gaignières, 3 décembre 1699]

  • [Lettre de Louis Bernin de Valentinay, marquis d'Ussé, à Gaignières, 3 décembre 1699]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
586
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Louis Bernin de Valentinay, marquis d'Ussé, à Gaignières, 3 décembre 1699]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
1699
Paris (75/Paris)  
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Période traitée
Transcription
Je ne sçay, Monsieur, à qui vous aviez adressé votre dernière lettre mais elle m'a esté rendue un peu tard et je ne la reçu qu'avant hier. Je ne manqueray pas de vous chercher les petits ouvrages qui se sont faits pendant vostre absence. Je croy que l'on aura de la peine à trouver présentement ceux des bénédictins. J'ay heureusement le dernier du père Lamy double. Je ne l'estime pas tant à beaucoup près que la lettre d'un ecclésiastique. Ce dernier sçait son saint Augustin sur le bout du doit et n'est pas novice pour le style. Je souhaiterois néanmoins qu'il fust plus chastié et qu'il eust évité certaines expressions dures et basses qui feront toujours de la peine à des gens de bon goût.
On a vu paroistre et disparoistre en même tems une lettre d'un théologien sur les affaires de monsieur de Cambray; elle n'a pas esté estimée. On y distingue le droit et le fait, et l'on prétend que la condamnation ne tombe point sur monsieur de Cambray mais sur des propositions qui ne sont pas de luy.
L'Apologie des dominicains contre les livres des pères Le Tellier et Le Gobien, jésuites, touchant les missions et missionnaires de la Chine, est un furieux coup contre les jésuites. Ce livre est plus considérable que ceux dont je viens de vous parler.
Ce borgne qui portoit des livres par les maisons est enfermé à l'hôpital général.
Monsieur le duc de Lorraine partit hier à minuit en poste, pour s'en retourner dans ses estats. Le Roy luy a fait présent de la belle tapisserie d'Alexandre du dessein de monsieur Le Brun; elle est estimée vingt mille écus.
Je vous souhaitte, Monsieur, une parfaite santé et un prompt retour. V. t. h. et t. ob. s.
A Paris, ce 3 de décembre 1699.

[Touraine, à monsieur de Gaignières, présentement à l'abbaye de Marmoûtiers à Tours]
Remarques
Le marquis d'Ussé fait ici référence à plusieurs événements théologiques et littéraires de la toute fin du XVIIe siècle. Il évoque notamment les déboires de "monsieur de Cambrai", c'est-à-dire Fénelon (François de Salignac de La Mothe-Fénelon), archevêque de Cambrai et précepteur du duc de Bourgogne. Il avait écrit pour son élève les célèbres Aventures de Télémaque, publiées précisément en 1699. Cet ouvrage lui valut une disgrâce royale, Louis XIV y voyant une critique de ses méthodes de gouvernement. Le père Bernard Lamy publia en 1697 la Défense de l’ancien sentiment de l’Église latine touchant l’office de sainte Madeleine.
Les pères jésuites Michel Le Tellier et Charles Le Gobien s'impliquèrent tous deux dans la querelle des rites chinois (concernant les méthodes d'évangélisation pratiquées par les missionnaires jésuites et l'adaptation du message chrétien aux rites locaux) qui opposait la compagnie de Jésus aux ordres mendiants franciscain et dominicain. Le père Le Tellier publia en 1687 Défense des nouveaux chrétiens et des missionnaires de la Chine, du Japon et des Indes et le père Le Gobien, en 1698, une Histoire de l'édit de l'empereur de la Chine en faveur de la religion chrétienne, suivi d'un « Éclaircissement sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius et aux morts ». Ce sont ces textes qui sont attaqués par le dominicain et janséniste Noël Alexandre dans son ouvrage Apologie des dominicains missionnaires de la Chine ou Réponse au livre du père Le Tellier, jésuite, intitulé Défense des nouveaux chrétiens ; et à l'éclaircissement du père Le Gobien de la même Compagnie, sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius et aux morts..
La tenture de l'histoire d'Alexandre fut tissée à la manufacture des Gobelins sur des cartons de Le Brun qui avait réalisé cinq tableaux (conservés au musée du Louvre et au château de Versailles sur ce thème).
Bibliographie
Vittet (Jean), La Tenture de l'Histoire d'Alexandre le Grand, Paris, 2008.

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