Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 7 janvier 1687]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
217
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Jean Regnault de Segrais, 7 janvier 1687]
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
A Fontevrauld, le 7e de janvier 1687,

Quand je receus vostre lettre, Monsieur, je n'estois pas encore tout à fait quitte des allarmes que j'ai eues sur la petite vérolle de Mme la duchesse, et vous savés qu'on a encore eu depuis d'autres sujets de chagrin. Tout cela a esté cause, Monsieur, que j'ai différé à vous répondre. Je voulois avoir l'esprit libre pour cela, et grâce à Dieu, les nouvelles sont très agréables depuis quelques jours, ce qui me fait espérer que cette année se passera plus gaiement que n'a fait la dernière. C'est une chose bien agréable pour moi de connestre que j'ai toujours quelque part dans vostre souvenir et dans vostre amitié. Vous pouvés comter sur la mesme chose de ma part et je vous assure que je ne me console point de l'impossibilité où je me trouve par ma situation d'espérer seulement le plaisir de vous voir car quoiqu'à la rigueur il fust en vostre pouvoir de me rendre quelque visite, et que vous aïés mesme la bonté d'en former quelques fois le projet, il n'y a cependant nulle apparence que cela arrive jamais. Il me parest par les choses que vous me mandés que vous menés une vie fort agréable et que vous avés le bon esprit de profiter des sujets de divertissement qui se présentent à vous au lieu où vous êtes. Je suis ravie que M. de Saint-Martin dure encore et qu'il n'ait mesme eu la bonté d'empirer. Je me souviens de la [calotte tournée sur quoy il fit un procès, sa [...] du Mont Saint-Michel et de touts les autres récits que vous m'avés fait de lui, mais je trouve tout cela au dessous de la conduitte qu'il a présentement. Je vous suis fort obligée de m'en avoir instruitte et je vous supplie de continuer à le faire. Je prirai Mme de La Fayette de me faire part de sa relation. Je suis toujours contente d'elle au dernier point. Elle mérite plus exactement que personne et avec une attention d'autant plus agréable qu'on ne doit presque pas se la promettre dans un éloignement où l'on n'envisage pas de fin. Comme vous avés souhaitté de touts temps de nous voir amies, je croi vous devoir rendre un comte exact du bon succès qu'ont eu vos désirs à cet égard. J'ay veu la fin de vostre opéra où j'ai trouvé beaucoup d'invention et le même agréement que dans le reste de la pièce, [ce] qui est beaucoup dire comme vous savés. Je m'imagine que vous avés fait quelque autre entreprise nouvelle, quand on on a le goust et le talent que vous avés, on ne demeure point oisif et on auroit grand tort de l'estre. Il me semble, Monsieur, que vous me devriés un peu mieux informer là-dessus que vous ne faites, quand vos ouvrages devroient estre cachés, vous [ne] doutés pas, je croi, de ma discrétion, et vous savés d'ailleurs que j'ai tant de goust pour ce qui vient de vous que je mérite tout au moins par là d'en avoir connessance. Je verrai si vous profités de cet avis et si cela arrive, je vous en serai très obligée. Je fais, Monsieur, avec vostre permission, mille compliments à madame vostre femme.

L'abbesse de Fontevrauld

[Normandie, à Monsieur, Monsieur de Segrais à Caen]

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