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[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud, à Gaignières, 10 février 1700]
Transcription
A Fontevrauld, 10 février 1700,
J'apprens, Monsieur, par le père Roucellet et par M. de Laroque que vous avés la bonté de vous intéresser vivement à nostre affaire de Fontaine, et que vous prenés la peine de la solliciter. Je sçai depuis longtemps comme vous estes pour vos amis et je me flatte d'estre de ce nombre, cependant je ne laisse pas d'estre surprise d'une générosité si peu ordinaire. Croyés s'il vous plaist Monsieur que j'en suis touchée sensiblement et que je ne l'oublierai de ma vie. Ma soeur ne menque pas d'y prendre part et vous fait beaucoup de compliments. Vous ne devés pas tenir compte de l'estime que nous avons pour vous, puisque c'est une justice que vous recevés de toutes les personnes qui vous connoissent, mais nous joignons à cette estime une si sincère amitié qu'elle nous doit mériter quelque part en la vostre dont nous nous flattons aussi, et moi particulièrement qui en reçois présentement une marque si essentielle. Je vous en demande la continuation et vous assure, Monsieur, que je serai toute ma vie véritablement vostre très humble servante,
M.M. Gabrielle de Rochechouart, abbesse de Fontevrauld