Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de monsieur de La Valette à Gaignières, 22 août 1684]

  • [Lettre de monsieur de La Valette à Gaignières, 22 août 1684]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
444
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de monsieur de La Valette à Gaignières, 22 août 1684]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Lion, ce 22 aoust 1684,

Je vous envoye, Monsieur, un mémoire d’une bource de jettons qui est à vendre, il y en a 98 tous différens, j’ay mis en abrégé ce qui se trouve d’un costé ou d’autre hors le corps de la devise qui auroit esté trop long. S’il y en avoit plusieurs de curieux et que vous n’eussiés pas, je vous conseillerois d’acheter la bource car je crois que nous l’aurons à assés bon marché. Outre que je crains qu’on ne les veuille pas séparer, on m’a promis aussi dans quelque temps de m’en faire voir une autre de 100 qui sont aussi tous différents et dont je vous envoiray une copie comme celle cy, au cas que vous la trouviés bien et qu’elle vous fasse assés cognoistre les jettons que si il y en a quelqu’un parmy ceux que je vous envoye dont vous souhaitiés la description plus exacte, vous n’avés qu’à me le demander et je le feray. Au reste, j’ay trouvé heureusement chez un de mes amis qui est curieux un portrait de monsieur de Mandelot, véritable Corneille de la grandeur de cette lettre, j’ay faut ce que j’ay pu pour qu’il me le mit à prix pour de l’argent mais il n’a point voulu, il m’a proposé seulement de le troquer contre le Concile de Trente de fra Paolo de la traduction de monsieur Amelot, que j’ay apporté de Paris et qui m’a cousté chez Léonard une pistole. Je n'ai point voulu faire ce troc sans sçavoir si vous le voulés à ce prix là. Ce qui est seur est qu’il est bien de monsieur de Mandelot et peint par Corneille, outre que le nom du portrait et du peintre sont écrits par derrière en assés vieux caractères, je l’ay fait voir à des cognoisseurs qui m’ont asseuré qu’il estoit de Corneille et qu’il ressembloit à d’autres portraits de monsieur de Mandelot qui sont en ce pays cy. Il a esté fendu mais depuis raccomodé assés proprement, en tout ce n’est que dans un des coings du portrait, la teste n’a point esté endommagée. J’attendray là-dessus vostre responce et au cas que vous le vouliés, je vous l’envoiray par un de mes amis qui s’en va au commencement du mois de septembre et vous remettrés le livre à une personne que je vous addresseray à Paris qui me le fera tenir. J’y joindray aussi la taille douce de l’horloge de Saint Jean et les portraits que j’auray pu recouvrer et vous manderay exactement ce que j’auray desbourcé puisque vous le voulés, afin que vous en usiés de mesme manière pour moy.
Comme vous me fites voir parmy vos belles et rares curiosités le livre des chevaliers de St Georges dans le comté de Bourgogne, je vous dis que je l’avois, ce qui est vray mais outre cela j’ay trouvé dans le mien une liste manuscrite de tous les chevaliers qui estoient au chapitre tenu en 1680, si vous en voulés une copie, je vous l’envoiray.
En parcourant les généalogie imprimées que vous avés du sieur Allard de Dauphiné, je m’aperceus que vous en aviés quelques unes que je n’avois pas. Voicy la liste de celles que j’ay, je vous prie de m’envoyer la liste de celles que je n’ay pas pour que je les fasse venir de Grenoble : Bonne, Créquy ; Blanchefort, Agoult, [Vese], Montlaur, Maubec, [...], Boffin, Arces, Morard, Galles, du Pilhon, Thienne, Mons, Vaux, Chandieu, La Croix, Chevrières, Portier, Arzac, Chiffé, Fague et [...] Si je pouvois avoir une copie de ce que vous me fites voir et de ce que vous avés de nos comtes de Saint Jean, je serois bien aise de l’avoir en payant le copiste comme vous sçavés que cela se doit faire avec cette restriction s’il vous plaist qui servira une fois pour toute que de tout ce que je vous demande vous serés en droit et il vous sera permis de me dire que vous ne pouvés pas me le donner sans que vous soyés obligé de m’en dire la raison ny que je vous en sache plus mauvais gré que si vous me l’accordiés. Si vous avés envie que nous continuions nostre commerce, je vous prie que ce soit sur ce pied là car autrement je m’imaginerois que ce que vous m’accorderiés ne seroit plus que par considération et je n’oserois pas vous demander la moindre chose. Je m'informeray du portrait de monsieur de Cheveraut Barbesières qui est chez monseigneur l'archevesque. S’il y est, je tascheray de l’avoir lorsqu’il fera quelque lorsqu’il fera quelque voyage pour le faire copier. A tout hasard, envoyés moy la mesure de la grandeur que vous le voulés et ce que vous souhaités d’y employer pour le faire copier.
Ce mien amy qui a le portrait de monsieur de Mandelot en a deux qu’il croit aussi de Corneille mais dont je doute parce qu’ils sont sur de la toile et Corneille ne peignoit que sur le bois, ils sont plus grands que celuy de monsieur de Mandelot et on ne sçait point de qui ils sont, si vous les vouliés, je crois que j’en aurois bonne composition.
Soyés seur que personne ne sçaura jamais que ce soit pour vous que je fais toutes ces recherches car j’ay mis déjà plusieurs personnes en queste pour [avoir] des petits Corneilles et d’abord que j’en pourray avoir quelqu’uns je vous en donneray avis.
Mes complimens je vous prie à monsieur d’Ablancourt, quand vous le verrés, dites luy je vous prie que sa bonne amie et la mienne de Genève [failly] à mourir mais qu’elle se porte mieux à présent.
[Vous estes] extrêmement sensible à la perte que j’ay fait de monsieur d’Amboyse qui estoit un bon et véritable amy à qui j’avois les dernières obligations. Je vous remercie de vos nouvelles, je souhaiterois qu’il y en eut en ce [pays] cy d’assés considérable pour vous en faire part mais tout vient [du lieu] où vous estes. Adieu mon cher Monsieur, accordés moy toujours un peu de part dans vostre amitié et soyés persuadé qu’il n’y a rien que je ne fasse pour la mériter puisque je suis de tout mon cœur vostre très humble et très obéissant serviteur.

[Signature]
Vous cognoissés assés mon écriture qui est la cause que je ne signe point, je vous prie d’en faire de mesme.
Remarques
Les passages soulignés dans la transcription correspondent aux passages soulignés par Gaignières lui-même sur la lettre.

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