Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud à Jean Regnault de Segrais, 14 mai 1684]

  • [Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud à Jean Regnault de Segrais, 14 mai 1684]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
204
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Marie-Madeleine de Rochechouart, abbesse de Fontevraud à Jean Regnault de Segrais, 14 mai 1684]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
A Fontevraud, le 14e de mai 1684

Je suis très aise, Monsieur, toutes les fois que je vous sais à Paris, parce que je crois que vous y este agréablement et que je vous trouve rapproché, mais c'est un séjour de sy peu de durée qu'on n'a presque pas le loisir d'y faire attention. Je suis bien troublée que vous ayez celle de m'escrire dans un temps qui vous doit estre sy précieux. Rien ne me prouve mieux qu'en effet j'ai toujours quelque part à vostre amitié à laquelle je vous assure, Monsieur, que je suis très sensible. Vous pouvez juger combien je le suis aussi à une séparation aussi désespérée que la nostre et combien je trouve mauvais qu'estant destinés l'un et l'autre à vivre sy loin du monde, nous ne nous soïons pas trouvés touts deux dans la mesme province. J'eus un très grand plaisir à trouver dans vostre dernière lettre que vous songiez vostre femme et vous à me venir voir et qu'il n'estoit pas impossible que cela arrivast quelque jour. Je vous laisse à penser comme je vous recevrois mais je crois après tout qu'il seroit ridiculle de se flatter de cette espérence. Je ne suis pas surprise de ce que vous me ditte des sentiments de Mme de La Fayette à mon esgard. Elle m'en donne des preuves dont je ne puis douter et c'est encore une des personnes du monde qui me fait le plus regretter mon exil. Je tremble pour monsieur son fils car je connets son extrême sensibilité sur ce sujet, et d'ailleurs la foiblesse de sa santé qui ne pouvoit plus résister à une violente aflixion. Je vous remercie des nouvelles que vous m'avez mendées. Vous n'este pas tombé dans le deffaut de presque touts les gents qui escrivent qui, en supposant qu'on est instruit de tout laissent les pauvres absents dans une ignorance entière. Vous avez peut-estre tasté de ce procédé, et c'est ce qui vous empesche de l'imiter. Pour la critique de Despréaux, je l'avois apprise d'abord sans m'en émouvoir, parce que c'est une chose inévitable et par conséquent on ne doit estre ny fasché ny surpris. Je savois aussi que M. l'abbé Testu l'avoit condamnée et que touts les honnestes gents avoient suivi son exemple. Sy on ne vouloit estre content de soy que lorsqu'on seroit approuvé de ces deux messieurs, il faudroit renoncer à ce bonheur, et il me semble qu'il n'y a rien qui condamne à une sy dure soumission. Je vous demende, Monsieur, la continuation de vostre amitié et je vous prie d'estre toujours très assuré de la mienne. Ma soeur de L'Hospital vous fait mille compliments. Je fairai faire les vostres à Mme de Belin qui est à une lieue d'icy pour prendre l'air dont elle se porte mieux, grâce à Dieu.

[Monsieur de Segrais, chez Madame de La Fayette au dessus du calvair de Luxembourg, près l'hostel d'Elboeuf]

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