Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre d'Emmanuel du Puget, baron de Saint-Alban à Gaignières, 22 septembre 1682]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
115
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre d'Emmanuel du Puget, baron de Saint-Alban à Gaignières, 22 septembre 1682]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Le Révérend Père prieur des Augustins de Limoges persuadé des bontés que vous avés pour lui a bien voulu me faire espérer que vous ne désaprouveriés pas que j’eusse l’honeur de vous escrire. Je sçai, Monsieur, qu’il a beaucoup de part dans votre amitié. Et c'est ce qui pourret quelque jour me procurer le mesme avantage. Nous l’avons mal receu et de, et de bone foy ce voiage n'a pas esté tout ce qu'il avet creu. Nos provinces à demi barbares ont si peu conservé les chartes ancienes de leurs archives qu’il est peu de pais dans lesquels on ne retrouve rien mieux que dans ceux cy de quoy contanter les curieux. Monsieur le Laboureur dont la mémoire me sera toujours chère me diset un jour fort à propos qu’il avet esté plusieurs années sans pouvoir se faire entendre dans ces mesmes cantons. La raison, Monsieur, est qu’on n’i aime pas l’histoire, et mesme qu’il y reste très peu d’anciens titres. La Provance en a plus que le Languedoc et l'Aquitene en fourniret beaucoup si la plupart n’avet esté transporté ailleurs. Ce n’est pas que les anciens cartulaires de plusieurs églises ne soient admirables, surtout pour l’honeur de plusieurs familles illustres qui ont péri pour la plupart. Agréés, Monsieur, que je vous demande si on a mis au jour les généalogies des chevaliers de l’ordre du St Esprit et celles des gouverneurs des provinces de France que monsieur Le Laboureur avet mis en estat que son frère m’escrivit peu de temps après sa mort que tous ses papiers et mémoires avet esté portés chez monsieur Colbert, s’il me semble ou dans la bibliothèque du Roy. Je voudrés bien savoir si on en a imprimé quelque chose et s’il est vrai que monsieur d'Osier done au public l’histoire généalogique de (sic) plus illustres maisons de France. On me le dit ici. Il y a quelques jours on me parla encor d’une nouvele histoire de Savoye par monsieur Dubouchet. Que dirés vous, Monsieur, d’une première letre de la façon de cele ci? Pardonés moy je vous prie si j’en use avec liberté, le Révérend Père Avril m’a fait espérer grâce chez vous.
Mes affaires, Monsieur, m’aiant obligé de n’aller point à Paris depuis fort longtemps, je me trouve presque hors de commerce sur tout depuis le décès de monsieur le Laboureur. Monsieur Delaroque m’a fait l’honeur de me doner quelquefois de ses nouveles. Je voudrés bien, Monsieur, que vous vouleussiés me faire la mesme grâce et j’aurés par ce moyen quelque raison de ne me plaindre pas de mon sort. Voiés, Monsieur, si je puis vous estre de quelque usage. Je me ferais un fort grand plaisir de pouvoir mériter quelque part dans vostre souvenir et de vous faire conoistre combien je vous [rature] toute ma vie, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur,

Le baron du Puget de Saint-Alban

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