Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Jean-Baptiste Pradillon à Gaignières, 16 juin 1698]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
105
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Jean-Baptiste Pradillon à Gaignières, 16 juin 1698]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
1698
   
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Le 16 juin 1698

Vostre lettre du 4 me fait un reproche d'amitié, Monsieur, auquel je suis sensible. Vous sçavés que je vous l'ay vouée toute entière, et quoique je ne me donne point l'honeur de vous escrire que dans les besoins, peut-estre m'excuserés vous un peu quand vous sçaurés que depuis six mois je n'ay pas eu un moment de bonne santé et qu'à peine ay-je pu m'occuper aux choses absolument nécessaires. J'espère que toutes querelles finiront à la première veüe.
Il est vray que l'affaire du prieur du Val m'a causé quelque malentendu auprès de monseigneur l'archevêque. Je crois que les amis de ce père et qui sont les vostres vous en auront informé. Voicy le fait en peu de mots: le provincial, faisant la visite au Val, prétend avoir receu de grandes plaintes contre le prieur. Il luy fait un procès en forme et par sentence le dépose de sa charge. Le prieur fait appel de cette sentence devant moy. Cet appel est bien fondé et, suivant les loix, doit suspendre l'exécution de la sentence. Néantmoins le provincial, dissimulant tout cela, s'addresse à monseigneur l'archevêque sous l'appuy de messieurs ses grands vicaires, luy demande sa protection auprès du Roy, et par son crédit fait donner une lettre de cachet au prieur dans une maison de Normandie. Dès que je fus informé de ce manège, je pris la liberté d'en escrire à Monseigneur et luy représenter la surprise de cette affaire et les suppliois de me faire rendre ce religieux pour le juger sur son appel. Monseigneur l'archevêque me fist l'honeur de me respondre qu'il avoit cru que dans cette affaire le provincial avoit agi de concert avec moy, qu'il estoit juste que je fusse le juge de mon religieux, et qu'il en parleroit au Roy. Dès que j'eus escri à monseigneur l'archevêque sur cette affaire, je receus des lettres de M. le marquis de Saumery, bon ami du père prieur du Val. Il me demandoit des nouvelles de cette affaire, et si je voulois bien estre le juge de cet appel. Je respondis que je l'avois demandé à monseigneur l'archevêque, que je regardois l'entreprise du provincial comme un attentat à ma jurisdiction, et j'ajoutay toutes mes raisons. Ma lettre fust monstrée au Roy qui eust la bonté d'ordonner que le prieur me viendroit trouver pour estre jugé. Après cela, monseigneur l'archevêque m'a fait dire par un ami de ne point renvoyer cet homme dans son diocèse. Pour obéir à cet ordre, le prieur m'a donné la démission de sa charge, et j'en ay nommé un autre. Voilà où nous en sommes à présant. Sur cela je dois vous dire, Monsieur, que j'ay eu une véritable indignation contre les gens qui ont engagé monseigneur l'archevêque à faire cette démarche auprès du Roy. Ces gens ne songent qu'à leurs intérêts et non pas à la gloire du prélat. Pour moy qui ay des sentimens bien différens et pour la personne et pour son illustre famille, dont vous vous mesme avés bien voulu estre garand, j'ay eu de la douleur de le voir engager dans des affaires, qu'on ne luy apporte que pour sous sa protection faire du mal et du chagrain aux personnes qu'on n'ayme pas. Pour moy je suis une route plus nette et plus respectueuse. J'engage le prieur à quitter son employ pour obéir aux sentiments de monseigneur l'archevêque et il ne veut jamais rentrer dans son diocèse que de son consentement. Pour le fonds du procès, je veux l'aller juger à Paris, afin d'en conférer avec Monseigneur, luy desmêler les intérêts et la conduite de ces premiers juges, et après cela suivre ses prières pour prononcer. Par là Monseigneur jugera qui de nous a plus de respect et de ménagement pour son honneur dans les affaires où il est entré. Je vous ay parlé, Monsieur, à cœur ouvert, et comme à un ami, pour vous instruire d'une affaire où vous prenés quelque interest par rapport à vos amis qui le sont aussy de ce père. Je ne doute point que tout cela ne tourne bien s'ils ont les moyens de faire instruire monseigneur l'archevêque, et je vous assure que l'affaire seroit desjà jugée sans le respect que j'ay mesme pour l'ombre du nom de Monseigneur, puisqu'il y est entré pour quelque chose. Je suis en dessin de quitter bientost ce pays pour aller à Paris où j'auray l'honeur de vous dire, Monsieur, que je suis avec l'attachement ordinaire vostre très humble et très obéissant serviteur,

Fr. Jean Baptiste Pradilhon

[Monsieur de Gaignère à l'hostel de Guise, Paris]

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